Insecte et champignon à la fois, un aphrodisiaque à prix d’or.
C’est en haute altitude, au delà de 3000 mètres, sur les près des massifs népalais, que l’on trouve ce mystère de la nature. Un croisement entre l’animal et le végétal, entre la chenille et le champignon. C’est en fait un champignon parasite qui grâce à ses spores tuent et momifient une larve de chenille. Aux beaux jours, le champignon traverse la tête de la chenille et sort du sol. Ce qui était un animal à l’arrivée du froid, s’est transformé en une plantes médicinale au printemps.
Le yarsagumba, tel est son nom, signifie en tibétain « plantes estivales, insecte hivernal ». Il est connu depuis toujours par les népalais et les tibétains pour ses vertus aphrodisiaques avérées. C’est l’histoire d’un champignon parasite dont les spores toxiques tuent et momifient une larve se trouvant dans la terre. Le champignon traverse alors la tête de la chenille et sort du sol à la fonte des neiges. En une saison, un animal s’est métamorphosé en plante médicinale !
Il a encore quelques années, les locaux échangeaient la cueillette de ce curieux champignon contre des cigarettes ou à manger. Mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. Le yarsagumba est très recherché et son prix s’est envolé. Le kilo se vend 70000 euros sur les marchés chinois (2 fois le prix de l’or). On peut comprendre aisément quelle révolution se trame dans les vallées de l’Himalaya. Entre mai et juin, c’est un véritable foule qui rue à l’assaut de ces pépites aphrodisiaques.
Tout à démarrer en 1993 lorsque des athlètes chinois battirent 5 records du monde de course à pieds à Pékin. Les autorités suspectaient du dopage, mais les tests étaient négatifs. Plus tard, on appris qu’en fait ces sportifs prenaient des compléments alimentaires à base de yarsagumba. En plus des vertus aphrodisiaques, ce champignon aidait pour l’endurance et les performances physiques. C’est ainsi que sa notoriété fit rapidement le tour du globe.
Un aphrodisiaque qui transforme une économie
Les cueilleurs arrivent par milliers des villages reculés du Népal, du nord de l’Inde, du Bhoutan, du Tibet et de la Chine. Ils espèrent pouvoir gagner en 2 mois, ce qu’ils gagnent habituellement en une année. Soit près de 600€. Du coup, le ramassage donne lieux à de rudes compétitions entre villageois. Heurts, bagarres et parfois même des morts. Pendant que certains s’usent la vue à chercher dans les près, d’autres moins scrupuleux pillent les maisons à la recherche des récoltes.
La demande chinoise est telle, que les près himalayens sont ratissés chaque année de plus en plus profond et de plus en plus haut. Mais le filon tend à s’épuiser inexorablement. Comme toute denrée naturelle en surexploitation…